Publié par : Cyril | 27 août 2010

24 juillet : Sur les laves chaudes de l’Eyjafjöll

Distance : 26 km, dénivelé 1000 m

Réveil 6h : nous sommes encore vivants, les champignons de la veille étaient finalement comestibles.

Départ 7h30, beau temps. Tout de suite il faut traverser la rivière. Le balisage, le GPS et la carte du refuge indiquent un pont à droite. Donc on y va…et un suisse nous court après pour nous avertir que le pont a été emporté par la rivière. Un autre passage existe à gauche, à environ 100-200m (un pont de fortune). Bien entendu dans le refuge, rien n’était indiqué…

On longe la rivière un moment vers la gauche, puis le sentier, balisé Skogar, commence à monter dans la forêt. On surplombe vite des gorges creusées par les rivières glaciaires du glacier du Katla : derrière le torrent glaciaire, les vues sur le glacier, d’un bleu intense, sont magnifiques. On entend les bruits des mouvements sous glaciaires : ça gronde !

Ca monte sévèrement, sans lacets : on a environ 1000 m de dénivelé le matin…Partout des laves, recouvertes d’une épaisse couche de cendres, parfois encore chaude : on en ramasse un peu pour la ramener. La lave forme des plaques pleines de couleurs : violet, rouge, jaune souffré, blanc, noir… Ici et là, quelques fumerolles s’animent encore.

Le sentier continue à travers la langue de glace reliant les 2 glaciers Eyjafjajoküll et Myrdajoküll. La coulée de 2010 sort au beau milieu du glacier : on voit très nettement l’endroit où elle a émergé. Et tout autour, c’est très bizarre : la cendre chaude a du faire fondre la glace d’une façon qu’on arrive pas à expliquer : ça fait de très curieux motifs comme des cratères. Partout !

Un lac, quasiment rempli de cendres, et le chemin remonte vers le refuge Baldvinsskali. Impossible de le trouver : le col est complètement rempli d’un brouillard épais. Il faut remettre la tenue d’hiver, gore-tex, surpantalon et gants. On arrive quand même, vers 13h, juste pour manger. Un vieux refuge tout dégradé à l’intérieur, qui me rappelle le refuge Vallot sur la route du Mont-Blanc. Nous croisons 4 norvégiens et leur guide qui viennent de Skogar à la journée.

Voilà, le col, le début de la redescente. Ca sent la fin. On a tous en tête les bonnes choses qui nous attendent : MAN-GER !! La piste nous sort lentement du brouillard…15h20 : La mer !!!! on voit deux rivières qui y terminent leur course, des îles au loin, des champs dont certains restent recouverts de cendres, la route n°1. Skogar n’apparaît qu’au dernier moment : quelques groupes de  maisons, le camping. Le buffet de ce soir se sentirait presque…

Arrivée 17h20. La photo de groupe de l’arrivée, puis on se met en quête de l’hôtel Edda, où nous avons réservé un « sleeping bag accomodation », des matelas posés dans un gymnase d’une école attenante à l’hôtel. 3500 ISK, douche et petit dej compris. Matthieu et Cyril partent s’installer au camping, 1000 ISK par personne douche comprise.

A 20h00, on se retrouve tous à l’hôtel pour le buffet. Les mines sont radieuses, bien que fatiguées, on est prêts à trinquer à ces 16 jours de trek. Le buffet proposé nous semble un summum de la gastronomie après 16 jours de lyophilisés. Tout s’avale très vite, c’est très dur de prendre son temps : du pain, du poisson en sauce, du saumon fumé, gratin de pommes de terre, de la viande, des légumes, des fruits, du chocolat…Le PA-RA-DIS !

Mais alors pour digérer ça…

Eric-Cyril

Skogar
Publié par : Cyril | 27 août 2010

23 juillet : Tempête de sable

Distance : 31 km

8h : Départ du refuge sous une fine bruine… Vue arrière : brouillard et pluie. Vue avant : soleil et brume en surface. Tout indique une nouvelle météo encore non expérimentée : la tempête de sable.

Chance ! le vent est d’arrière ou de côté. Le sable de cette plaine désertique se soulève, balaye sous nos pieds et de temps à autre nous frappe le visage. Au moins, ça nous permet d’aller plus vite…

Mais c’est trop facile ! On remarque justement qu’on a pris un mauvais chemin : retour obligatoire sur environ 1km, et là, c’est le vent de face ! On a maintenant des têtes de mineurs, nez et yeux noirs de ces sables glaciaires. Le glacier Myrdajoküll est juste devant nous. Sous sa glace sommeille le fameux Katla, grand frère de l’Eyjafjöll, celui qui menace de péter dix fois plus fort !

12h : On mange à la table du refuge Emstrur avec un français qui randonne 5 jours dans le Landmannalaugar. Il est sous équipé, c’est étrange : tente 3 secondes, poncho en kway pour la pluie…Poncho sera son surnom.

Au loin, un gros front noir arrive : ça y est la pluie va revenir, et ça a l’air puissant : on remet tout l’équipement : surpantalon, polaire, veste gore-tex, bonnet, gants…

Des plaines sableuses et désertiques, on longe maintenant une des rivières exutoire du Myrdajoküll, très puissante et canalisée dans un canyon impressionnant. Heureusement qu’il y a un pont !

La descente, un peu longue, offre un superbe point de vue sur l’Eyjafalajoküll, baigné d’une lumière étrange, seul rai de soleil de l’après midi. Un grand gué bien profond (mi-cuisse), et…surprise !!! une forêt « d’arbres », parsemée de fleurs violettes et jaunes, recouvertes d’une fine couche de cendres grises : les traces de l’éruption de l’Eyjafjöll !

Après l’hostilité du Mordor, arrivée donc dans des paysages buccoliques. On avait oublié les chants d’oiseaux, la vie végétale. Fini le minéral !!!

Le refuge est magnifique, au bord d’une autre rivière glaciaire très large. Douches, séchage de la lessive de la veille…et même cuisine ! Matthieu, Eric et Marie Jo ont ramené des cèpes, qu’on espère comestibles. C’est délicieux, mêlés à nos lyos, de l’ail et du poivre qui trainaient. Voilà 2 heures que c’est mangé, on verra très vite si les cèpes étaient les mêmes variétés comestibles qu’en France.

Eric-Cyril

Thorsmork
Publié par : Cyril | 26 août 2010

22 juillet : Landmannalaugar

Distance : 26 km – dénivellé 1100 m (+250 estimés, non identifiés par le GPS)

Départ 8h20 : le sentier est indiqué « Laugavegur », même nom que la rue principale de Reykjavik. Temps gris sans pluie.
Passé la coulée de lave, de suite le sentier monte très vite en direction d’une montagne jaune orangée : le paysage se transforme en cocotte permanente : fumerolles, étendues souffrées, couleurs blanches, rouge, jaunes… Ca sent fort la géothermie ! Une partie du groupe est pas triste à voir : Marie Jo a vraiment mal à ses orteils, Matthieu est malade ce matin. Les autres ça va.
Partout il y a cette mousse vert fluo qui s’agrippe à la roche noire, fascinante : quelles couleurs !!! Puis c’est un champ d’obsidienne, un col enneigé…Cette étape est peut-être la plus belle jusqu’ici !
A midi nous arrivons au refuge Hoskuldsskot où nous faisons la pause déjeuner. Cyril s’est porté jusqu’ici une grosse boîte de 800g de Chili con carne, trouvée hier dans le surplus du refuge. L’après midi sera très lourde !

La suite de l’étape est très différente : cette fois nous sommes sur un plateau. Enfin on le croit en le voyant de loin, car il n’y a rien de plat : les dizaines de talwegs creusés par des ruisseaux glaciaires forment une sorte de « mamelonnage® » avec des creux et bosses de quelques dizaines de mètres à chaque fois. Du dénivelé imprévu, merde !
S’il fait frais, la vue est grandiose : les névés grisés par la cendre et le sable restent encore au milieu des rivières chaudes et des fumerolles, et le col nous offre une vue digne d’un grand film fantastique : en bas, tout est vert, le lac Alftavaln brille, et au fond les glaciers du Katla et de l’Eyjafjöll. C’est magique l’Islande !
Puis le sentier amorce une grande descente assez raide (pour les standards islandais) vers ce qu’on croit être le refuge (erreur !). L’itinéraire continue ensuite sur une piste monotone. C’est chiant, et on traverse la rivière Bratthalak qu’on avait vraiment pas envie de se taper. On cherche de quoi ne pas déchausser, en vain, seul JC traversera à pieds secs. Dommage pour Marie Jo qui se remet à chaque fois du sable entre les orteils à vif.

On arrive quand même au refuge vers 18h : ça ressemble à Dreki ou Nyidalur…Tout en bois à l’intérieur, bloc sanitaire indépendant, douche à 400 ISK. La douche est prise d’assaut par un fucking groupe de français… 2 douches pour tout le refuge et le camping : c’est ça aussi l’Islande !

Eric-Cyril

Hvanngil

® On doit l’invention de ce nom à Eric !

Publié par : Cyril | 26 août 2010

21 juillet : De la vallée de la soif aux bains de foule

Distance : 33 km

Grand beau temps au réveil ! La nuit a été fraîche, JC a mesuré 8° dans la tente (donc 6° dehors).
Départ 7h30. On commence par monter sec sur une petite éminence où trône un totem de pierre (le panneau en islandais n’est pas très éclairant) et qui nous offre une très belle vue sur le lac, les montagnes du Landmannalaugar au Sud, et la calotte glaciaire du Hofsjoküll au Nord.
La piste nous emmène à travers un grand champ de lave : sable noir et roches mordorisantes, les uns coupent à travers, les autres suivent la piste à coté, surtout pour les orteils laminés de Marie Jo.
12h30 : il commence à faire très soif, on est donc heureux d’arriver à la rivière, au doux nom de « Turgnaa ». Imposante rivière avec des rapides, qui marque la limite avec la réserve « Fjallabak » dans laquelle nous entrons. On ne prendra pas d’eau (boueuse), tant pis, le paysage devient beaucoup plus sympa, les montagnes se parent de vert fluo. On cherche vainement un coin pour manger et refaire nos gourdes.

L’Islande est vraiment un lieu unique : en un même lieu on traverse une plaine aux allures de Vallée de la Mort, et, à quelques mètres de la piste, un gros cratère avec au fond, un lac d’eau bleue qui ne se laisse découvrir qu’à la dernière seconde : le lac Hnausapollur. Qui tombe à pic, on crevait de soif…et de faim (pas d’eau, pas de lyo !).

Pause déjeuner passée, il ne reste que 8 km avant le fameux refuge du Landmannalaugar. Les versants se verdissent encore, les coulées de lave refont leur apparition, on traverse même un autre cratère, où la lave de la dernière éruption s’est comme instantanément figée. Surprenant !
Seul hic : la piste devient une vraie autoroute laissant libre cours au tourisme de masse : bus, 4×4 de location, et randonneurs à la journée. Nos sacs paraissent énormes !
Au détour d’un virage, le « refuge » apparaît. Comme dit Thierry, voici le parking de Carrefour un samedi après midi, avec un champ de tente digne d’une rave party du Larzac. Avec 10 randonneurs rencontrés en 300 km, le retour à la « civilisation » est brutal.

Mais extrêmement agréable ! Les sources d’eau chaude sont un vrai bonheur, sans parler de la petite épicerie. Menu du soir : pain aux graines, jambon en conserve, sandwichs avec de VRAIES tomates (et même de la salade !!), barres chocolatées, coca, bières, thon, salade de fruits en boîte… Un repas dégueu en France, providentiel ici…

JC a acheté une réserve impressionnante de boites de thon et de jambon : pour lui, les lyos, c’est terminé pour les 3 jours restants !
N’empêche, tout ça est bien crevant et on se couche rapidement, après une partie de Uno.

Eric-Cyril

Landmannalaugar
Publié par : Cyril | 26 août 2010

20 juillet : Dernier bivouac à 8

Distance : 33 km

Bon anniversaire Laurent ! Ce matin il fait gris. Sans pluie, mais plafond bas.
Départ vers 8h. On commence par suivre les piquets oranges qui balisent le
chemin coupant les virages de la piste. Puis on prend carrément la piste. C’est
assez monotone. Paysage un peu vallonné, collines de cailloux, parfois un
ruisseau que l’on franchit (passages aménagés, un tuyau sous la route laisse passer
l’eau). On croise des 4×4 et des bus. Et l’on marche des kilomètres
sur cette route de petits cailloux bordée de piquets. Le groupe s’étire
doucement sur un kilomètre. Pause de midi vers 13h, après environ 20km. Le repas
ext expédié parce qu’il ne fait pas chaud. Ce matin c’est l’impression d’ennui
qui domine.

L’après-midi le Soleil fait doucement son apparition et le relief du
Landmannalaugar aussi. Montagnes ! Soleil ! De quoi réconforter les pieds
douloureux et les épaules fatiguées !
Le GPS de Thierry est usé (l’écran) et rend l’orientation plus difficile : deux
fois de suite on aura fait des détours. Rien de méchant, seulement quelques
centaines de mètres.

On passe devant un grand barrage. Retour passager sur une route goudronnée, la
première depuis Myvatn. Ce barrage peut alimenter la moitié de l’aire urbaine de
Reykjavik et pourtant il ne parait pas énorme. Pour nous, il signifie la fin de
la journée de marche.

18h : On bivouaque un peu plus loin, sous le Soleil et le vent. Pas d’eau à
proximité, on utilise nos réserves. On dresse des barricades de pierres autour
de la tente, mais le repas est pris ensemble dehors.
Ce soir c’est le dernier bivouac tous ensemble, et il fait beau : quelle chance !

Eric-Cyril

Sprengisandur-3
Publié par : Cyril | 26 août 2010

19 juillet : première journée sans pluie

Distance : 25 km

La nuit sous tente a été la plus belle depuis le début du trek. Au matin il fait
grand beau. Pas de condensation dans la tente, muesli et desserts lyophilisés eu
Soleil, et démontage tranquille de la tente.
La marche est tranquille ; pour une fois on n’est pas pressés ni par le vent, ni
par la pluie. Le vrai luxe : repas au bord d’un ruisseau, assis sur la mousse,
puis sieste au Soleil. Le mois de Juillet prend des airs de vacances.
Aux granges de Versalir, on croise deux vélos en sens inverse et trois moutons,
les premiers depuis Botni. A part ça pas grand chose, juste une vue superbe sur
le glacier et les volcans.
Il est 16h30, bivouac près d’une source. De gros nuages noirs s’avancent, on
barricade les tentes de pierres pour se protéger de ce sable noir qui s’infiltre
partout.
La nuit commence sous le Soleil… on verra si demain sera aussi agréable ! Le
vent s’est un peu levé et chacun mange au chaud dans les tentes biplaces. Encore
une longue soirée sous la tente…

Eric-Cyril

Sprengisandur-2
Publié par : Cyril | 26 août 2010

18 juillet : Caniküll

Distance : 35 km

Bip bip fait la montre à 6h15. Il fait couvert mais plus chaud qu’hier, il ne
pleut pas. Petit dej amélioré de muffins et gâteaux tirés du Carton. Départ 7h50.

Un premier gué pour commencer, que nous passons à pieds secs en empilant des
blocs dans la rivière. Puis le chemin redevient similaire à hier : désert de
cailloux, pluie. Mais il n’y a pas de vent. Mieux : ça se dégage et bientôt un
franc Soleil nous éclaire, nous réchauffe et nous réconforte. Sur la droite
apparaissent les langues de glace du glacier Tungnafellsjökull. Paysage étrange :
on dirait le désert marocain, bordé de glaciers. C’est très beau.

A midi, pause de midi, au Soleil. Sieste. Quelques mouches sont revenues. Elles
sont chiantes mais c’est agréable de retrouver un peu de vie.
L’après-midi est quasiment caniculaire. Pour l’Islande en tout cas. Pour la
première fois on sort la crème solaire ! Éclairés de ce soleil chaud, sans vent
et avec une lumière magnifique, les paysages sont grandioses. Et prennent une
allure de désert australien plus que d’Islande.

Les orteils de Marie-Jo sont pelés, râpés au sable noir qui s’incruste par le
haut des chaussures. Matthieu a des douleurs à la cheville droite, il boite
d’une démarche à la Charlie Chaplin. Et Eric a une douleur dans la cuisse
droite genre crampe, qui prend jusqu’au genou. On est bien.

Crevés après 35 km de marche, on arrive près d’une petite rivière, nichée au
milieu d’un canyon envahi de mousse fluo et de fleurs violettes. Pour la
deuxième fois on fait une vraie soirée tous ensemble avant de rentrer sous nos
tentes, énervés par les mouches. Il fait délicieusement bon dans nos tentes et
le Soleil va éclairer notre nuit. Pourvu que ça dure !

Eric-Cyril

Sprengisandur-1
Publié par : Cyril | 26 août 2010

17 juillet : Le jugement dernier

Distance : 20km
Le réveil à 7h après 12h sous la tente. Philippe dézippe la fermeture éclaire : « c’est pas engageant » qu’il dit. Plafond bas, petite bruine, température glaciale.
Petit dej dans les tentes, départ 8h50. Nous sommes en face du Tulgnafellsjoküll. On se met en route, la piste serpente au milieu des champs de cailloux. Il vente énormément. Nous avons quelques gués à franchir. A 8h du matin, c’est un plaisir de se déchausser pour passer en sandales dans l’eau glaciale. On a regretté qu’il n’y ait pas quelques degrés de moins, on aurait traversé sur la glace.
On marche bien sur cette piste. Les cailloux semblent passés au rouleau compresseur tellement ls forment un sol uniforme. C’est un désert de petits cailloux, le relief est un peu vallonné. Enfin… jusqu’où le regard porte ! On ne voit rien, allures de purgatoire…
Puis nos deux jeunes se détachent. Ils partent en avant d’un très bon pas et ne tardent guère à disparaitre à l’horizon. Nous les retrouverons à Nyidalur… nous n’aurons pas partagé cette étape 😦
Vers 12h le paysage change. De la mousse tapisse maintenant les pierres. La frontière de la zône couverte par la mousse est assez nette. Au loin, une montagne aux pentes vert tendre avec des restes de névés. Ce serait sans doute très beau si le Soleil était là. Mais ca se dégage un peu, comme pour saluer notre arrivée à Nyidalur. Et comme un bonheur n’arrive jamais seul, un ultime gué est à traverser juste avant d’atteindre le refuge.
Nous arrivons vers 13h45 et retrouvons nos deux jeunes qui nous attendent depuis quelques heures… non 15 minutes déjà. Ils sont rasés de frais, douchés et parfumés. Ils nous ont préparés un coq au vin et quelques beignets pour le dessert. Je raconte n’importe quoi, ce doit être la fatigue. Ou sans doute un début de crève. J’ai un timbre de voix de contrebasse qui rappelle Jeanne Moreau, 5 lignes en dessous de la clé de Fa… je vais faire le didjeridoo.
Bref une journée de rando courte mais difficile avec un climat de merde. Un bivouac le soir aurait été horrible. Heureusement Nyidalur, c’est surtout la réception de nos colis de nourriture. Ce soir c’est Christmas Day !
Pain suédois, saucisson, bière, gâteaux, et réapprovisionnement de lyos (eeuuurk !). Après le purgatoire on le savait, le paradis est là !
Sinon le refuge, c’est l’occasion des tâches classiques : lessive, séchage des tentes dégueulasses, vaisselle, etc… Et aussi de faire un point sur le parcours avec la gardienne du refuge.
On a la possibilité de retourner près du Vatnajoküll pour traverser des coins plus jolis, ou de suivre la piste principale jusqu’à Landmannalaugar, ou encore de faire trois étapes de 40 km pour dormir la 3e nuit en refuge (et n’avoir ainsi que deux soirs de bivouac)
Le bivouac c’est usant et pas agréable : à 8 quel dommage d’ètre chacun dans sa tente repliés dans les duvets ! A voir donc. 40 km c’est beaucoup et nos sacs sont alourdis de 5 kg de nourriture supplémentaire.
En attendant il fait chaud dans ce refuge, on tarote. Bref on est bien. Un bémol tout de même sur la température de la pièce, le poële est tiède. Egalement sur l’absence de prises de courant pour recharger les batteries.

Eric-Cyril-Matthieu

Nyidalur
Publié par : Cyril | 26 août 2010

16 juillet : Vive le vent d’Islande !

Distance 38 km

Beau temps dans la matinée. Départ vers 7h35, il fait 4° au thermomètre du refuge. Nous empruntons la piste d’un bon pas, entonnant à pleins poumons la Marseillaise et l’Internationale près des 4×4 où les gens dormaient peut-être.
La première partie de l’étape, 2 à 3h environ, est similaire à celle d’hier : terrains très volcaniques, lave noire. Nous longeons toujours le grand glacier Vatnajoküll et traversons quelques rivières à sec. Et une autre moins à sec que nous pourrons franchir sans déchausser en marchant sur des pierres, ou bien pour certains en remontant et en passant sur le glacier tout proche.
Puis une grande descente s’amorce. La vue sur la plaine est à perte de vue. Le temps est toujours dégagé avec quelques apparitions du Soleil. Le groupe s’étale progressivement sur la piste, les derniers marchant à un petit kilomètre des premiers. Les sujets de conversation tournent beaucoup autour de la bouffe : saucisson, fromage…
Et au détour d’un virage, surprise : de l’herbe verte qui borde une jolie rivière. Que c’est beau l’herbe ! On arrive au refuge fermé Gæsavatnaskali. Il est juste midi, l’heure pour une pause repas bien méritée au Soleil, suivie d’une courte sieste. Trop courte car le vent se lève. Il est bien froid ce vent… nous sommes près du glacier !
Du coup on repart, tournant le dos au Vatnajoküll et on s’enfonce dans la plaine. Le chemin est agréable, la piste est bien tracée dans une terre de cailloux et de sable. On marche toujours par petits groupes Le vent est permanent, il ne nous quittera plus de la journée.
A 15h15 on croise la piste F910 qui mène à Nyidalur (30 km). Puis vers 17h on franchit notre second gué de la journée, en sandales celui là. On doit chercher un emplacement pour le bivouac. Près de l’eau, dans un coin pas trop venté si possible… on a déjà dépassé d’un kilomètre la distance prévue pour aujourd’hui. On mettra encore 3 km à trouver notre site, près d’une rivière sur un grand plateau bien venté. Il ne pleut pas, c’est déjà ça !
Installation des tentes, que l’on cale avec de grosses pierres. Il fait très froid à cause du vent ; vers 19h tout le monde est rentré dans sa tente pour manger et y passer la nuit. Pas de tarot, pas de veillée commune ce soir. C’est chiant ces bivouacs…

Eric-Cyril

Kambsfell
Publié par : Cyril | 26 août 2010

15 juillet : au gué, au gué, au gué !

Distance 20 km

Réveil 6h30. Il ne pleut plus : un caviar cette météo. Les deux français qui ont campé près de nous sont partis depuis longtemps. Le cours de la rivière est plus bas qu’hier soir. Démontage du bivouac. Il faut environ 1h30 pour être prêt, petit dej compris.
Départ 8h15. Enfin on marche ! Marcher ! Marcher ! Marcher ! C’est le matin, personne ne parle, on regarde nos pieds et on marche dans le sable noir. A notre gauche on voit la langue du glacier Vatnajokull.
La rivière traversée la veille réapparait. Et merde, il va falloir la retraverser, le lit est énorme. Et en la longeant sur 500m, on aperçoit les chenaux secs qui se remplissent à vitesse grand V. Eric et Cyril tentent de traverser l’énorme lit à sec. Mais la montée des eaux est trop rapide, il faut déchausser et plonger jusqu’aux cuisses dans une eau… glaciale ! Et le Vatnajoküll est à 1 km à peine, la rivière est l’exutoire direct de la fonte des glaces. Ce n’est même plus vivifiant, c’est brûlant de froid et le courant est puissant. Il faut tenir ferme pour ne pas être emportés par le sac.
On continue sur le sable noir, 1km environ. Une nouvelle rivière se dessine. Image fascinante qu’une rivière en train de se former. Les filets d’eau arrivent de toutes parts, formant de large rigoles, jusqu’à devenir de vraies rivières. Encore deux gués dans une eau gelée. Quelle aventure !
La suite est plus raide. On passe sur une large moraine jusqu’à apercevoir au loin le refuge sur un flanc de montagne : Kistufell. Très différent des autres et encore plus sommaire. Il s’agit d’un abri occupé autrefois par des chercheurs. Il n’y a qu’un bidon d’eau avec seulement 3 litres dedans. Nos réserves sont à sec et aucune source ou rivière en vue (la fameuse langue de neige décrite sur le web a fondu trop tôt cette année).
Thierry et Cyril grimpent sur le sommet au dessus du refuge. Vue à 360° : le Vatnajoküll, les énormes plaines inondées et vers le Nord volcans, champs de lave et moraines. Mars ou la Lune, on ne saurait que dire !
En redescendant, surprise ! Une toute petite source émerge de cette montagne de gravier et sable noir. Toute l’équipe revient avec 20 l de réserve. On filtre, on remplit, un vrai travail d’équipe. Et l’on prend soin d’indiquer sur le livre d’or la position de la source.
La poêle a fini par redémarrer après un petit ramonage. La température, initialement à 10°, montera au delà de 24° dans la petite pièce où 8 couchages sont prévus. Le repas est le bienvenu. Lyos agrémentés de 200g de spaghetti qu’on a trouvés dans un placard. Et il y a même du vrai café avec des filtres. Le Soleil apparait dans l’après-midi, nous permettant de sécher les tentes.
Plus tard nous recevons la visite de 3 gardes du parc venus en 4×4. Ils nous expliquent que le parcours Myvatn-Skogar est essentiellement emprunté par des français depuis quelques années ; elle suspecte l’existence d’un site web en français qui a lancé la mode… ce qui est effectivement le cas (voir le forum de la randonnée légère dans les liens). Les gardes perçoivent également la taxe de séjour à 2000 ISK. Un peu cher pour un refuge sommaire comme celui-ci.
Fin de journée sous le Soleil. Les couleurs sont magnifiques. Deux 4×4 sont venus s’installer en contrebas du refuge. Dodo vers 23h.

Eric-Cyril

Kistufell

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